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L’AEO n’est plus une théorie : comment la recherche bascule vraiment vers l’IA
Quand la recherche cesse d’être un chemin vers l’action et devient l’action elle-même, la visibilité se joue dans la réponse, pas le clic. L’AEO force les marques à repenser trafic, autorité et conversion, dès maintenant.

Cet article est directement inspiré d’une interview de Josh Blyskal, AEO Engineer chez Profound, un outil au cœur du tracking et de l’optimisation de la visibilité sur les moteurs de recherche IA. En écho à ce que j’observe en construisant Altboost, j’ai choisi de synthétiser et clarifier ses insights pour les rendre immédiatement exploitables par les marques face aux mutations en cours.
Depuis quelques mois, une même question revient chez tous les responsables marketing : comment rester visible quand les moteurs de recherche deviennent des moteurs de réponse ? Ce qui ressemblait encore récemment à une tendance à surveiller est désormais un changement structurel. L’essor des LLM, des réponses génératives et des nouveaux parcours de recherche oblige les marques à repenser leur stratégie bien au-delà du SEO traditionnel.
Dans les coulisses, une nouvelle discipline prend forme. Elle ne remplace pas le SEO, mais elle en modifie profondément la logique. L’AEO (Answer Engine Optimization) n’est plus un concept abstrait. C’est déjà un levier de visibilité, de trafic qualifié et de conversion.
La recherche n’est plus un moyen d’agir. Elle devient l’action elle-même.
De la curiosité à l’urgence stratégique
Pendant longtemps, les équipes marketing se contentaient d’observer l’IA conversationnelle avec prudence. Aujourd’hui, cette phase est terminée. Les usages explosent, l’adoption s’accélère, et surtout, les comportements de recherche changent. Les utilisateurs ne veulent plus seulement trouver de l’information : ils veulent que l’outil fasse directement le travail à leur place.
Ce basculement crée une pression nouvelle. Les marques voient leur trafic organique baisser, mais découvrent en parallèle des opportunités inédites de visibilité au cœur même des réponses générées par les modèles.
Ce qui change concrètement :
La visibilité ne passe plus uniquement par le clic
La citation devient un nouvel indicateur clé
La qualité perçue prime sur le volume brut de trafic
À retenir : ignorer l’AEO aujourd’hui revient à ignorer le SEO en 2010.
Comprendre les nouveaux types d’intentions
L’un des bouleversements majeurs apportés par les moteurs de réponse est la nature même des requêtes. Une part considérable des interactions n’a plus d’intention informationnelle ou transactionnelle classique. Ce sont des requêtes dites génératives : des dialogues, des confirmations, des demandes d’exécution.

Les nouveaux types d’intention que le search IA apportent : le “No Intent” et le “Generative Intent”
Dans ce contexte, les intentions historiques — informationnelles, navigationnelles, commerciales — se retrouvent compressées dans une part beaucoup plus réduite de l’ensemble des requêtes. Cela ne les rend pas moins importantes, mais infiniment plus concurrentielles.
On distingue désormais :
Des requêtes conversationnelles sans objectif clair
Des requêtes d’exécution directe (“fais-le pour moi”)
Des requêtes commerciales à très forte intention
L'es moteurs de réponse IA vous apportent moins de clics, mais des clics beaucoup plus qualifiés.
Pourquoi certaines plateformes génèrent moins de trafic… mais plus de conversions
Un constat revient systématiquement dans les données : toutes les plateformes d’IA ne se valent pas. Certaines génèrent peu de clics mais une confiance extrême. D’autres envoient moins de trafic, mais avec des taux de conversion spectaculaires.
La raison est simple. Lorsqu’un utilisateur clique depuis une réponse IA, il est déjà convaincu. L’IA a joué le rôle de filtre, de comparateur et de prescripteur. Le clic devient presque un acte d’achat.
Conséquences directes pour les marques :
Le trafic baisse, la valeur par visite augmente
La visibilité précède la conversion
La recommandation vaut plus que le ranking
Important : mesurer uniquement le trafic devient une erreur stratégique.
Les formats de contenu qui dominent aujourd’hui
Contrairement à certaines idées reçues, tous les contenus ne sont pas égaux face aux moteurs de réponse. Les données montrent une domination écrasante des contenus comparatifs structurés. Les modèles cherchent à construire une vision globale d’un marché, et privilégient les sources capables de fournir ce panorama.
Les blogs d’opinion existent toujours, mais leur poids relatif est faible. Les moteurs veulent des réponses exploitables rapidement, pas des narrations longues et subjectives.
Formats les plus cités aujourd’hui :
Listes comparatives structurées
Pages de référence sectorielles
Contenus factuels et synthétiques
Observation clé : l’IA cherche un “marché de réponses”, pas un point de vue isolé.
AEO et SEO : mêmes muscles, exercices différents
Contrairement aux discours alarmistes, l’AEO ne remplace pas le SEO. Il le prolonge. Les fondamentaux restent : structure, clarté, autorité, cohérence. Ce qui change, c’est la manière de les exploiter.
Les balises, les FAQ, le maillage, les URL descriptives et les données structurées prennent une nouvelle importance. Non pas pour séduire un algorithme de classement, mais pour rassurer un moteur de réponse sur la pertinence immédiate d’une page.
Différences clés à intégrer :
Les URL longues et explicites performent mieux
La fraîcheur du contenu devient critique
Les réponses doivent être auto-suffisantes
« L’AEO, c’est rendre l’évidence impossible à ignorer pour une IA. »
La fraîcheur : un facteur sous-estimé mais décisif
Dans les moteurs de réponse, le temps agit plus vite. Un contenu peut exploser en visibilité en quelques jours, puis décroître en quelques semaines. La décroissance est naturelle, mais elle peut être anticipée.
Les contenus à forte concurrence nécessitent des mises à jour fréquentes, visibles et explicites. Une date récente agit comme un signal de confiance majeur.
Bonnes pratiques actuelles :
Mettre à jour régulièrement les contenus clés
Afficher clairement la date de publication
Prioriser les sujets à forte volatilité
À retenir : en AEO, la fraîcheur n’est pas un bonus. C’est un prérequis.
Vers un web à deux niveaux
Un paradoxe intéressant se dessine. Plus les moteurs de réponse se structurent, plus ils permettent aux sites de se libérer côté expérience utilisateur. Un web “backend” lisible pour les IA, et un web “frontend” plus créatif pour les humains.
Des formats comme les fichiers markdown dédiés aux moteurs, ou les architectures documentaires claires, ouvrent la voie à des sites plus audacieux sans sacrifier la visibilité.
Vision émergente :
Un web lisible pour les agents
Un web expérientiel pour les utilisateurs
Une séparation assumée des usages
Conclusion : l’AEO n’est pas le futur, c’est le présent
L’AEO n’est pas une mode ni une option. C’est la conséquence logique d’un changement profond dans la manière dont les humains interagissent avec l’information. Les marques qui s’adaptent maintenant construisent une avance structurelle. Les autres subiront la transition.
La bonne nouvelle ? Les fondamentaux sont connus. Il ne s’agit pas de tout réinventer, mais d’apprendre à penser comme une IA paresseuse : claire, rapide, factuelle, et orientée action.
Questions fréquentes sur l’AEO
Qu’est-ce que l’AEO exactement ?L’AEO, ou Answer Engine Optimization, consiste à optimiser les contenus pour apparaître directement dans les réponses générées par les moteurs d’IA. L’objectif n’est plus seulement le clic, mais la citation, la recommandation et la visibilité intégrée dans la réponse elle-même. | L’AEO remplace-t-il le SEO traditionnel ?Non. L’AEO prolonge le SEO. Les deux disciplines utilisent les mêmes fondations techniques et éditoriales, mais avec des objectifs différents. Le SEO vise le classement, l’AEO vise la sélection comme source fiable dans une réponse générée. |
Pourquoi le trafic baisse mais les conversions augmentent ?Les moteurs de réponse filtrent fortement l’information. Lorsqu’un utilisateur clique, il est déjà convaincu par la recommandation de l’IA. Le volume baisse, mais l’intention et la qualité du trafic augmentent fortement. | Quels contenus fonctionnent le mieux en AEO ?Les contenus structurés, comparatifs et factuels dominent. Les listes, tableaux et pages de référence sont plus souvent citées que les articles d’opinion. L’IA privilégie les sources capables de couvrir un sujet de manière exhaustive. |
La fraîcheur du contenu est-elle vraiment critique ?Oui. Les moteurs de réponse accordent une grande importance à la récence. Les contenus récents sont favorisés, surtout dans les secteurs concurrentiels. Une mise à jour visible peut relancer fortement la visibilité d’une page. | Commencez par auditer vos contenus clés, améliorer leur structure, clarifier les réponses, allonger les URL descriptives et mettre en avant la fraîcheur. L’AEO est une optimisation progressive, pas une refonte brutale. |
Comment débuter une stratégie AEO aujourd’hui ?